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Action pour la Promotion des Initiatives Locales

Rapport annuel 2016

Message du Coordonnateur Général

Je voudrais vous traduire toute ma reconnaissance pour le bilan que vous allez parcourir. C’est une œuvre commune et nous devons être fiers pour avoir été les artisans de tant de résultats. C’est une fierté légitime dans la mesure où 2016 a été une année pleine d’incertitudes à tous les niveaux.

En effet, pour le Burkina Faso, 2016 aura été l’année de tous les défis tant sur le plan politique qu’économique. A peine sorti de l’insurrection populaire en 2014 et du coup d’état manqué en 2015, le pays a été cueilli à froid en janvier par les attaques terroristes qui ont mis à nu notre fragilité dans le domaine sécuritaire. Ces attaques ont mis à mal l’économie du pays qui peinait déjà à se relever mais aussi la conduite des activités de quelque nature que ce soit dans n’importe quelle contrée du pays qui devenait dès lors très problématique.

Mais petit à petit, le pays a pu surpasser cette douloureuse épreuve et l’espoir des populations à commencer à renaitre avec la mise en place des nouveaux conseils municipaux. A partir de ce moment également, notre action à commencer à se préciser pour les populations car convaincus qu’avec les nouveaux élus, un nouveau pacte sera scellé et l’action envers les populations beaucoup plus structurées et canalisé dans un schéma directeur de développement local.

Certes le début fut laborieux mais au regard des résultats engrangés en fin d’année, nous pouvons dire que APIL a rempli son contrat avec les populations en 2016 mais aussi envers elle-même avec le développement de plusieurs activités qui confortent son assise institutionnelle. Nous pouvons effectivement citer (i) la révision de son manuel de procédures administrative, comptable et financière, (ii) l’élaboration de son plan stratégique, (iii) sa politique Genre, (iv) sa politique environnementale, (v) l’élaboration de son document de capitalisation en agroécologie, (vi) les études sur la modélisation des unités économiques (laiterie et miellerie) et (vii) la contribution de l’âne dans la formation des revenus des ménages du plateau central.

Toute cette production intellectuelle faite au cours de 2016 prouve que l’année n’a pas été de tout repos pour APIL et que malgré les conditions difficiles qui se profilaient à l’horizon, elle a pu avec l’ensemble de ses partenaires relever le défi de l’action, le défi de la perspicacité face à l’adversité. 2016 a été également une année de grande activité pour le centre agroécologie de Bissiga. Il a en effet accueilli monsieur l’ambassadeur du Canada au Burkina Faso et ensuite madame la Ministre Canadienne du Développement International et de la Francophonie en septembre. En 2016, des membres et travailleurs d’APIL ont également fait des missions à l’étranger notamment en Europe et en Amérique dans le cadre de leur travail, du renforcement de leurs capacités et d’un meilleur renforcement des partenariats.

Je vous invite à parcourir le développement de ces résultats de 2016 avec l’intime conviction que serez toujours à nos côtés pour les combats futurs en faveur des populations rurales plus défavorisées.

Nos chiffres clés de l’année 2016

L’ONG APIL a été très active comme d’habitude dans les chantiers de la sécurité alimentaire durable, le renforcement des capacités et la décentralisation et le développement local. Elle a mené ses activités au cours de l’année 2016 dans les deux régions et a touché 10 000 ménages dans les 15 communes d’intervention. Notre bilan en termes de chiffres clés se présente de la manière suivante :

Du renforcement des capacités d’organisation et de gestion des Organisations Paysannes encadrées par APIL :

  • 3228 producteurs dont 2609 femmes et 619 hommes issus de 156 groupements ont été informés et sensibilisés sur les rôles et responsabilités des membres du bureau exécutif de l’OP ;
  • 437 producteurs dont 41 hommes et 380 femmes issus de 25 groupements ont été informés et sensibilisés sur la tenue des outils de gestion ;
  • 42 OP/45 ont pu élaborer leurs plans d’action sur une durée de trois (3) ans ;
  • 42 OP/45 ont pu renouveler les membres de leurs bureaux exécutifs ;

En agriculture

Du renforcement des capacités techniques de producteurs en agriculture :

  • 214 producteurs (97 femmes et 117 hommes) contre 200 en 2015 ont été formés en techniques de réalisation de cordons pierreux, demi-lunes et zaï amélioré ;
  • 2 554 personnes ont été formées contre 1584 en 2015 sur les techniques de production et d’utilisation du compost.

De la récupération des terres dégradées et la production du compost

  • 556.66 ha ont été récupérés par les cordons pierreux, les demi-lunes et le zaï contre 500 ha de terres en 2015 ;
  • 1 109.6 tonnes de compost ont été produits et utilisés contre 955.5 tonnes en 2015

De l’appui en semences

  • 3.5 tonnes de semences dont 800 kg de sorgho blanc, 750 kg d’arachide, 750kg de gombo et 1.2 tonnes de niébé ont été distribués cette année contre 3.2 tonnes en 2015

De l’appui en infrastructures et matériel de production et de stockage

  • 5 magasins de stockage ont été construits contre 2 magasins en 2015
  • 12 000 sacs à triple fonds ont été distribués contre 15000 en 2015
  • 72 silos de conservation et de stockage ont été distribués en 2016

De la production céréalière et cultures de rente

  • 388.7 ha de terre emblavées et 445.6 T de niébé produits et un rendement à l’hectare qui de
  • 1.02t/ha en 2015 à 1.16t/ha cette année ;
  • 261.31 ha de terre emblavés avec 263.04 T de sorgho blanc produits et un rendement qui passe de 950kg/ha en 2015 à 1.2T/ha en 2016 ;
  • 167 ha de terre emblavés avec 317.3 T d’arachide produits et un rendement qui passe de 1.5T/ha en 2015 à 1.9T/ha en 2016 ;
  • 154.5 ha de terre emblavés avec 239.7 T de gombo produits et un rendement qui passe de 1T/ha en 2015 à 1.5T/ha en 2016.

Maraichage

  • La réalisation d’une étude capitalisation sur les bonnes pratiques agro écologiques introduites par le programme
  • L’organisation de la première édition de « la semaine du maraicher »
  • La réalisation de 390 ha de cordons pierreux à l’intérieur des 15 villages du projet ;
  • L’augmentation du nombre de maraîchers qui passe de 1400 en 2015 à 1640 en 2016 ;
  • L’augmentation de la superficie emblavée pour le maraîchage qui passe de 62 Ha en 2015 à 71.5 ha en 2016 ;
  • La formation de 250 producteurs sur la production de pesticides biologiques ;
  • La production de 600 L de pesticides biologiques ;
  • La mise en place de 9 unités rurales de compostage (URC) ;
  • La production de 1565.98 tonne d’oignons
  • La production de 605.47 tonnes de tomates ;
  • La production de 44.4 tonne de produits maraichers divers
  • La dotation de semences améliorées de cultures maraichères d’oignon, de tomate, et une expérimentation de la pomme de terre et du melon afin de diversifier la production.
  • Au titre des équipements en maraichage, 3 nouvelles motopompes pour l’extension des périmètres de Sirguin et Hanwi et de Sidogo.
  • La mise en place du centre de promotion agro sylvo pastorale de Bissiga dans la commune de Zitenga.

En Apiculture

Du renforcement des capacités de production

  • 169 apiculteurs ont été formés sur les techniques modernes de production du miel contre 160 en 2015 ;
  • Fourniture de 345 ruches à cadre mobile
  • Formation de 45 apiculteurs sur la production des plants et gestion des pépinières.
  • 30 000 plants mellifères ont été distribués aux apiculteurs.

De la production du miel

  • 44 750kg de miel ont été produits cette année contre 41125.5kg en 2015

Elevage

Du renforcement des capacités techniques des éleveurs :

  • 90 producteurs ont été formés sur l’hygiène et la santé animale ;
  • 40 femmes ont été formées sur la gestion d’une unité d’embouche ovine ;
  • 200 producteurs ont été formés sur la fauche et la conservation du fourrage naturel ;
  • 96 troupeaux de démonstration ont été mis en place et ont connu la visite de 324 producteurs

Du soutien à la construction d’infrastructures d’élevage et de stockage

  • 763 nouvelles bergeries construites ;
  • 61 poulaillers construits ;
  • 109 hangars construits pour le stockage du fourrage ;
  • 98 fenils construits pour le stockage du fourrage et des aliments bétail

Du soutien à la production d’aliments bétail et de fourrage

  • 27.427 tonnes de fanes d’arachide et de niébé ont été produits et stockés ;
  • 19.04 Tonnes d’herbe naturelle fauchée et conservée ;
  • 6.028 tonnes d’aliments améliorés de volaille produits

De la distribution d’animaux

  • 1 713 ovins et 312 caprins ont été distribués en 2016 à 675 bénéficiaires
  • 810 volailles dont 135 coqs reproducteurs et 675 poules de race locale ont été également distribuée

De la production animale et laitière

  • 899 ovins produits qui sont issus des unités d’embouche ;
  • 289 caprins produits et issus des unités d’embouche ;
  • 1 604 volailles produites issus des croisements avec les coqs reproducteurs ;
  • 97 223 litres de lait collectés par la laiterie

Alphabétisation

  • 7 centres formule enchainée ouverts ;
  • 4 sessions FTS organisées ;
  • 7 comités de gestion des centres mis en place.

APIL s’est résolument engagé dans l’agroécologie car convaincue qu’elle reste et demeure la meilleure voie pour les petits agriculteurs ruraux de produire sainement et de respecter l’équilibre biologique des écosystèmes. Dans ce Chapitre sur la Sécurité Alimentaire Durable, l’accent sera mis sur le (i) soutien à une agriculture durable et productive, le (ii) développement d’un élevage rationnel et compétitif, la (iii) promotion du maraichage à faible niveau d’utilisation de pesticides chimiques et la (iv) promotion de l’apiculture moderne.

Conclusions et perspectives

Cette année 2016 a été fort louable au vu des résultats atteints. Nous avons posé également les bases d’une institution de développement solide par les travaux de recherche développement entrepris (réalisation d’un plan stratégique 2017- 2021, la réalisation d’un manuel des procédures administratives, comptables et financiers, l’évaluation du personnel pour un bon recentrage de la mise en œuvre des activités de développement, l’évaluation des performances de notre programme de sécurité alimentaire et la capitalisation des expériences de APIL en agro écologie). La mise en œuvre du programme 2016 a aussi fort apprécié par les producteurs et les collectivités locales d’autant plus qu’il a permis à la fois une belle consolidation des actions entreprises par APIL dans ces différentes communes, mais a permis également à plusieurs nouveaux bénéficiaires de se voir compter parmi les bénéficiaires.

APIL a engagé avec ses partenaires l’écriture de nouveaux programmes sur une période de cinq (5) ans.

En termes de résultats, nous en sommes satisfaits dans la mesure où en attendant une confirmation de la part de ses derniers, les propositions sont en instances d’être acceptées. C’est dire qu’une nouvelle période de cinq (5) ans va bientôt s’ouvrir et APIL dans la dynamique de la pérennisation et de la consolidation des acquis des programmes précédents va surtout mettre l’accent sur :

  • La consolidation des acquis en matière d’agro écologie
  • La démarche pour une certification biologique de ses productions végétales surtout maraichère ;
  • L’organisation des producteurs en vue de mieux pénétrer les marchés et garantir des revenus meilleurs ;
  • Poursuivre la modélisation de ses unités économiques ;
  • Consolider les acquis du centre agro écologique de Bissiga et en faire une référence dans la formation des producteurs.
  • Le renforcement des activités de récupération des terres dégradées
  • L’intensification des actions d’agro foresterie dans les champs de cultures
  • Le renforcement de la participation des femmes dans la gestion du développement local
  • Le renforcement des schémas d’autonomisation des organisations paysannes et de la structure de APIL

2017 s’ouvre donc sous de meilleurs auspices avec l’espoir que les différentes programmations permettront aux bénéficiaires de consolider leurs acquis et d’améliorer leurs conditions d’existences.

Documents joints

Le management des connaissances au service du développement