I/ Rappel succinct du contexte initial de mise en œuvre du projet
1. Zones géographiques prévues par l’action Le projet est implanté dans sept pays africains (Bénin, Burkina, Cameroun, Madagascar, Mali, Tchad et Togo) et en France. Les structures membres du réseau interviennent dans seize pays d’Afrique de l’Ouest (8 pays : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Sénégal, Togo), Afrique Centrale (2 pays : Cameroun et Tchad), Afrique de l’Est (4 pays : Ethiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie) et Océan indien (2 pays : Comores et Madagascar). Le CIDR est présent en Afrique par ses bureaux régionaux de Cotonou (Afrique de l’Ouest), de Yaoundé (Afrique Centrale) et de Nairobi (Afrique de l’Est et Océan Indien) ; PAMIGA a un bureau à Dakar (Afrique de l’Ouest et Centrale). 2. Calendrier prévu des réalisations (période couverte) Le projet couvre une durée de 3 ans, du 1er octobre 2013 au 30 septembre 2016. La troisième et dernière année du projet qui fait l’objet du présent rapport était initialement prévue du 1er octobre 2015 au 30 septembre 2016. 3. Description succincte de l’action et rappel des objectifs de départ et de la problématique visée La société civile se trouve au centre du débat actuel sur la coopération au développement et les relations entre les États, les autorités locales et leurs citoyens. En effet, les mutations qu’ont connues les États africains au cours des dernières décennies du fait de la mondialisation obligent les acteurs sociaux à rechercher de nouvelles modalités d’expression collective. Dès lors, la société civile (en particulier les ONG nationales) a « l’obligation morale » de s’impliquer dans la formulation des politiques publiques et sectorielles et dans la réalisation d’opérations de développement inclusives en faveur des populations vulnérables.
Il s’avère donc nécessaire pour les ONG nationales de se renforcer mutuellement et de garantir la qualité de leurs interventions. C’est ce qui les pousse à se regrouper par secteur mais l’ensemble des initiatives prises dans ce sens est souvent malheureusement limité dans sa durée. Ces ONG restent fragiles et la plupart se concentrent dans les zones urbaines. Leur mode de gouvernance est souvent unipersonnel avec des problèmes de démocratie interne et de transparence de gestion qui risquent de les discréditer.
C’est ce contexte et cette problématique ci-dessus présentés qui justifient ce projet dont les objectifs sont les suivants.
Objectif global
Contribuer de manière significative, à partir des enseignements tirés des actions menées par les membres, à la formulation et à la mise en œuvre des politiques sectorielles de développement.
Objectif spécifique
Par une mise en réseau, accompagner la professionnalisation, l’innovation et le partage de savoirs d’ONG africaines fortement impliquées dans le renforcement du capital social des bénéficiaires de leurs actions.
4. Principaux partenaires prévus et rôle dans le projet Les organisations partenaires du projet sont d’abord 20 organisations (ONG) membres du réseau AIDR (données 2012) qui interviennent dans seize pays d’Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique de l’Est et Océan indien. Elles mènent dans ces pays des programmes de développement depuis de longues périodes (entre 5 et plus de 26 ans) et bénéficient pour cela de l’appui de nombreux bailleurs de fonds privés et publics.
Compte tenu de la spécificité du projet, ces ONG sont tout autant des acteurs que des partenaires et des bénéficiaires directs du projet. Fin 2012, les organisations membres de l’AIDR mènent plus de 90 programmes de lutte contre la pauvreté. Le « chiffre d’affaires consolidé » de 2012 est de 13,8 millions € tandis que plus de 310 cadres africains et européens diplômés d’études supérieures et près de 800 salariés sont employés sur ces programmes. Les principaux domaines de compétences couverts par les actions des membres de l’AIDR concernent le développement des agricultures familiales, la finance inclusive, le développement économique local et le financement des PME, la gestion des systèmes de santé et la micro-assurance santé, l’éducation, les dynamiques de territoire, l’appui au processus de décentralisation et la gouvernance locale.
Une multitude de programmes de développement mis en œuvre par l’AIDR à travers ses membres sont soutenus par divers partenaires techniques et financiers qui les accompagnent. Par ailleurs, les organisations membres de l’AIDR participent, au travers de réseaux spécifiques, à la réflexion et à la formulation des politiques publiques et des politiques sectorielles. Il faut aussi noter que la plupart des ONG membres de l’AIDR sont affiliées à des organisations de la société civile qui sont consultées régulièrement par les pouvoirs publics sur des questions relevant de leurs domaines d’expertise.
5. Groupes cibles prévus Les groupes-cibles et bénéficiaires directs sont en premier lieu les structures membres de l’AIDR au niveau de leurs dirigeants, de leurs cadres et de leur gouvernance. En fin de période, il est prévu que le projet implique une trentaine de structures membres, soit plus de 400 dirigeants et cadres africains de haut niveau dans au moins 6 regroupements géographiques (plates-formes nationales).
Seront également bénéficiaires 50 structures « associées » et environ 600 dirigeants et cadres de ces structures qui collaboreront avec les plates-formes nationales AIDR pour le renforcement de leurs capacités et les actions de plaidoyer.
Enfin, dans chacun des pays où sont implantées des plates-formes nationales, l’AIDR a choisi de collaborer avec des « collectifs » d’organismes de développement ou structures faitières d’ONG nationales comme un moyen de démultiplication de ses actions.
II/ Principales évolutions intervenues dans le contexte du projet durant la période écoulée
1. Contexte politique, économique ou social Certains pays d’implantation de l’AIDR comme le Bénin et le Burkina Faso ont connu des alternances avec des élections présidentielles apaisées et la mise en place de nouveaux gouvernements. Il est toutefois encore prématuré d’apprécier les choix des nouveaux pouvoirs par le peuple.
Au Tchad, les élections présidentielles ont été marquées par des fortes contestations par la société civile. Le contexte politique malgache, quant à lui, marqué depuis quelques années par une forte instabilité renforce la fonction d’offre d’alternatives de la société civile.
Si le Cameroun reste parmi les pays fermés à l’alternance politique, on note des avancées remarquables dans la lutte contre la corruption, la tolérance des revendications, la participation aux politiques sectorielles et le plaidoyer pour la protection des droits humains. La société civile camerounaise compte de grandes organisations et des coalitions très visibles telles que le Réseau National des Habitants du Cameroun fortement actif sur la question du droit au logement.
Au Sénégal, le transfert de la tutelle des ONG au Ministère de l’Intérieur et les exigences de production de rapports techniques et financiers sur une base trimestrielle, renforce la volonté de contrôle des pouvoirs publics sur les activités des organisations de la société civile.
Le Mali connaît une situation socio-politique très instable avec une rébellion qui avait divisé le pays en deux et menaçait même de s’attaquer à la capitale. Malgré l’intervention de la France et de plusieurs pays de la sous-région, la situation reste particulièrement difficile.
La Côte d’Ivoire a retrouvé de la stabilité politique et une forte relance économique après de pénibles évènements. Toutefois, les revendications explosives des différents corps de l’armée risquent de fragiliser les importants acquis du régime actuel.
Un aspect important à souligner dans la plupart des pays d’implantation de l’AIDR, est la réticence des bailleurs du secteur privé à financer les projets des organisations de la société civile. Cette réticence est fondée sur une faible connaissance des actions et une perception négative du professionnalisme des ONG nationales et des doutes sur une gestion jugée peu transparente.
2. Evolution par rapport au calendrier des réalisations Le chronogramme des réalisations de la tranche 3 du projet (octobre 2015 à septembre 2016), a connu une prolongation de 6 mois soit jusqu’au 31 mars 2017, à la demande du CIDR/AIDR et après accord de la DPO. Cette prolongation a été nécessaire pour pouvoir réaliser certaines activités importantes non encore entièrement réalisées (extension du réseau régional, atelier bilan SBS, etc.)
3. Evolution de la zone géographique de couverture du programme
Après le Sénégal et la Côte d’Ivoire où l’AIDR a élargi ses activités durant respectivement la première et la deuxième année de sa mise en œuvre, sa zone d’implantation s’est étendue au cours de la troisième année au Congo Brazzaville avec l’admission de 2 nouvelle structures. Dès lors, le nombre de pays d’implantation de l’AIDR en Afrique est porté à 10.
4. Principaux partenaires et parties prenantes impliqués dans le projet L’AIDR a renforcé son partenariat avec des faîtières d’organisations et réseaux nationaux de développement à travers les plates-formes nationales qui collaborent directement avec ces réseaux. Ce partenariat est plus structuré dans 6 pays où les PFN AIDR ont élaboré et mis en œuvre des programmes d’activités triennaux.
Les PFN ont également développé leur collaboration avec une cinquantaine de structures associées qui bénéficient du renforcement de leurs capacités organisationnelles, techniques et managériales.
5. Concernant les activités prévues. En dehors de la session de formation en management des connaissances prévue à Dakar pour les cadres des structures membres de l’AIDR de l’Afrique de l’ouest qui n’a pas pu se tenir, toutes les actions prévues au programme de la tranche 3 du projet ont été réalisées.
III/ Les réalisations
1. Tableau synthétique des réalisations
2. Qualité de l’implication des principaux partenaires au cours de la troisième année du projet. La principale ambition de l’AIDR est la professionnalisation de ses membres qui doit se traduire entre autres par la qualité des services que ces derniers rendent à leurs différents publics cibles. Cette logique guide les interventions de l’AIDR en direction de ses différents partenaires qui s’inscrivent dans une démarche de management par la qualité (EFQM - European Foundation for Quality Management). La mise en œuvre des recommandations de la mission d’évaluation externe réalisée en 2015 sur la « Qualité des services rendus par l’AIDR et impact sur la professionnalisation de ses membres en référence au modèle EFQM » a amélioré la qualité de l’implication des principaux partenaires du projet. L’analyse prospective « des missions, places, rôles et stratégie de développement des Plates Formes Nationales » réalisée par un consultant externe (Amadou Dione) a relevé, dans son rapport de septembre 2016, « le bon niveau de connaissance des PFN et de l’AIDR par les organisations faîtières rencontrées (Togo, Bénin, Burkina Faso et Cameroun) qui est facilité par l’adhésion et la participation régulière à leurs activités par les membres de la PFN. Les responsables de ces organisations membres sont reconnus pour leur sérieux et leur engagement avec pour certains des fonctions importantes au sein des faîtières nationales ». « L’image de marque de l’AIDR est aussi renforcée par la qualité des missions d’appui techniques ». A travers la collaboration que l’AIDR a amorcé en 2015 avec CERISE pour l’appui de ses membres à la mesure de leurs performances sociales et la mise en œuvre de plans de Gestion des Performances Sociales (GPS), 4 autres structures membres de l’AIDR dont 2 au Burkina Faso (APME2A, APIL) et 2 au Cameroun (MIFED, CAMNAFAW) ont bénéficié de cet appui en 2016. Les résultats de ces appuis ont été partagés entre les membres de l’AIDR au cours des assemblées générales semestrielles. 2.1.Forum international sur l’économie et le développement durable L’AIDR a organisé un forum international sur le thème « l’Économie Verte et le Développement Durable : Rôles et Pratiques des ONG » à Lomé (Togo), les 22 et 23 octobre 2015. Ce forum placé sous le haut patronage du Premier ministre du Gouvernement togolais rentre dans le cadre des activités de recherche-développement de l’AIDR et de partage d’expériences avec d’autres acteurs de développement. Cet évènement qui a mobilisé 133 participants venus de 10 pays d’Afrique et d’Europe a eu l’appui financier de l’Agence Française de Développement et de GeTM (Suisse). Le forum de Lomé est intervenu quelques semaines après l’adoption par les Nations Unies des objectifs de développement durables à l’horizon 2030 et 1 mois avant la 21ème Conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Des communications sur 8 études de cas portant sur des expériences de l’AIDR ont été présentées et débattues sur 3 thématiques : (i) Agro-écologie, la protection des sols et la biodiversité ; (ii) Traitement des déchets et habitat ; (iii) Gestion durable des ressources en eau et énergies renouvelables. Des experts ont animé des panels suite à la présentation des études de cas. Il s’agit notamment de Claire Chenu, Professeur de Sciences du Sol, AgroParisTech et ambassadrice de la FAO pour l’année internationale des sols ; Professeur Koukou Kouami de l’Université de Lomé, Directeur national de la recherche scientifique et Conseiller technique au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche du Togo ; Jacques De Laroque, Directeur Général de CEREG-France ; Thomas Granier, Président de l’AVL-France ; Yohann Faré, Responsables des expertises et évaluation des impacts de KINOME-France ; Dissa Ali, Conseiller technique de EAA-Burkina ; Ging Ousmane de ENDA/Energie-Sénégal. Les études de cas présentées ont le mérite d’être des expériences conduites par des organisations de la société civile africaine membres de l’AIDR avec la collaboration d’autres partenaires. Elles ont démontré une expertise avérée dans les relations de proximité avec les populations à la base et leur capacité à servir de relais entre populations locales et gouvernants pour aborder les questions de développement durable à travers notamment l’économie verte. Les expériences conduites avec les populations ont également montré la capacité de résilience des populations locales et la perspective d’une prise en mains de leur développement à condition de leur accorder des moyens (financements de développement pour valorisation du potentiel humain local). Dans leurs conclusions, les panelistes ont indiqué que les études de cas présentées au cours du forum sont des initiatives novatrices, concrètes et des réponses à la fois pratiques et intelligentes à des situations en lien avec l’économie verte et le développement durable.
2.2. Analyse prospective de la place, des rôles et des stratégies des plates-formes nationales de l’AIDR
L’AIDR a commandé en mars 2016, une étude sur « l’analyse prospective de la place, des rôles et des stratégies de développement des plates-formes nationales AIDR » dans les pays d’implantation du réseau.
Les PFN AIDR ont pour objectifs :
l’augmentation de l’impact et de la visibilité des actions du réseau régional ;
l‘augmentation de la portée du réseau par l’implication et l’appui à la professionnalisation d’un plus grand nombre d’ONG nationales ;
la promotion de l’entraide, la solidarité et l’appui inter-structures ;
le renforcement de la circulation de l’information ;
le positionnement institutionnel dans les structures faîtières et dans la participation à la mise en œuvre des politiques sectorielles.
Cette analyse prospective a été réalisée, entre février et avril 2016, par Amadou Dione, consultant sénégalais. Il a rencontré les membres des six plates-formes nationales actuelles (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal, Tchad et Togo). Il a également eu des échanges à distance avec les membres de trois prés plates-formes nationales. Il a d’autre part rencontré longuement le Président et le Secrétaire Exécutif de l’AIDR. Des contacts ont eu lieu avec des ONG non membres dans chaque pays ainsi que des organisations faîtières du Togo, du Bénin et du Cameroun. Plusieurs documents de l’AIDR disponibles sur le site du réseau (www.aidr.org) et sur sa plate-forme de gestion des connaissances (www.ungana.org) ont également été exploités par le consultant.
Cette analyse a fait l’objet d’une restitution intermédiaire à l’ensemble des membres de l’AIDR au cours de l’Assemblée générale d’avril 2016.
Le résumé et le rapport final de cette analyse prospective sont disponibles sur le site de l’AIDR. Il précise les contextes des pays concernés, les relations des plates-formes nationales avec les autres acteurs de la société civile, les points forts et les principaux défis stratégiques et organisationnels des plates-formes. Il propose une série de recommandations portant sur la vision stratégique, l’organisation interne, les relations avec les ONG nationales non-membres, le partenariat avec les organisations faîtières, le renforcement du Secrétariat Exécutif.
2.3. Atelier bilan de la collaboration AIDR/CERISE sur le social Business
La collaboration entre l’AIDR et CERISE a porté en 2015 et 2016 en particulier sur la réalisation de 6 audits SBS (2 au Togo, 2 au Burkina Faso et 2 au Cameroun) – dont les comptes rendus sont disponibles sur le site AIDR. Cette collaboration a pour objectif d’appuyer les structures membres de l’AIDR pour leur permettre de mesurer leurs performances sociales et les accompagner dans l’élaboration et la mise en oeuvre de Plans personnalisés de gestion des Performances sociales.
En octobre 2016, l’AIDR et CERISE ont organisé conjointement à Cotonou un atelier bilan de 2 jours (17 et 18 octobre 2016). Cet atelier bilan s’est déroulé autour des 5 thèmes suivants :
Complément de formation théorique sur le concept de Social Business
Ajustement dans la définition du concept AIDR d’Entreprise de développement
Bilan des enseignements tirés des 6 études SBS et réflexion critique sur les résultats présentés
Etat de la mise en œuvre des plans de gestion des performances sociales définis
Enseignements, recommandations et poursuite des activités.
Le travail approfondi sur le concept AIDR d’Entreprise de développement a été affiné. Au cours de la réflexion sur ce concept, deux logiques sont apparues :
la caractérisation des organisations pouvant prétendre à une intégration dans le réseau AIDR, dans une logique de critères minimaux à respecter,
les caractéristiques d’une Entreprise de développement « idéale » telle qu’on pourrait l’imaginer.
De ce travail, 14 éléments caractérisant une Entreprise de développement AIDR sont ressortis, dont les cinq premiers sont :
Professionnalisme, bonne gestion, transparence, efficacité
Capacité des RH à innover
Participation à la mise en oeuvre des politiques sectorielles de l’Etat
Capacité à mobiliser des fonds privés et à diversifier ses sources de revenus
Autonomisation des projets.
Sans remettre en cause les conclusions des 6 audits SBS réalisés par CERISE, une des principales interrogations des cadres des structures auditées a porté sur la notion de pérennité. CERISE a précisé alors que la dimension pérennité repose sur trois éléments essentiels : la robustesse de son modèle économique, l’adéquation et la transparence de son financement, et l’alignement des objectifs financiers de ses investisseurs à sa finalité sociale.
Trois éléments centraux sont ressortis de l’analyse des plans de gestion de la performance sociale des 6 structures étudiées :
Placer le bénéficiaire final au cœur des actions pour gagner en cohérence globale et progressivement dépasser le mode projet
Documenter et partager en interne les savoir-faire
Valoriser les savoir-faire en externe.
Outre les difficultés opérationnelles (manques de ressources humaines et financières, priorisation des opérations), d’autres éléments de difficulté dans la mise en œuvre des plans de gestion des performances sociales ont été relevés par les cadres des structures membres :
L’accompagnement dans l’utilisation des nouveaux outils, informatiques en particulier, demande un investissement non négligeable dans la formation, la formalisation et la communication interne.
La valorisation des données collectées demande des compétences rares alliant gestion de base des données, connaissance des enjeux de développement et connaissance de l’historique de la structure.
L’importance du KM, qui bien que central dans les activités de l’AIDR, pose encore des difficultés aux organisations membres du réseau.
La dernière partie de l’atelier bilan a été consacrée à la formulation de recommandations sur la poursuite des activités performances sociales et social Business, tant au niveau des plates formes nationales, que du Secrétariat Exécutif et d’éventuels appuis de CERISE.
2.4. Formation sur le management des connaissances Un cinquième séminaire de formation en management des connaissances s’est déroulé du 23 au 27 novembre à N’Djamena (Tchad). Cette formation animée par Adama Ndiaye de la FRAO (FIDA) a réuni 11 personnes de 5 structures membres de l’AIDR, dont 3 structures tchadiennes (BASE – 5 personnes ; CHORA – 2 personnes et UP – 2 personnes).
L’objectif général de cette formation et son déroulement ont été quasiment les mêmes que ceux du précédent séminaire de juillet 2015 à Antananarivo. A l’issue de l’exposé théorique du consultant, il a été demandé à chaque organisation de réfléchir sur son expérience et de fournir une liste d’au moins trois succès et deux échecs. Les résultats ont été exposés en plénière et, e cette liste, chaque organisation a choisi un thème sur lequel elle allait capitaliser. C’est ainsi que :
BASE a décidé de capitaliser sur la gouvernance des structures de santé avec les comités de santé
CHORA a choisi le thème de la mise en place d’un mécanisme de lutte contre l’usure
UP s’est engagé à traiter de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes
MIFED Cameroun a choisi de traiter l’expérience de l’association des femmes adhérentes à la CVECA
qui concerne l’implication des femmes dans les caisses d’épargne et de crédit.
2.5. Formations réalisées par les plates-formes nationales en 2016 L’une des missions assignées aux plates-formes nationales est le renforcement des capacités des cadres des structures membres et des structures associées. Cette action importante dans le programme annuel d’activités des plates-formes est réalisée sur la base des besoins exprimés par les structures. Pour l’année 2016, six plates-formes nationales (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Sénégal, Tchad et Togo) ont programmé la réalisation de douze sessions de formation. Ces sessions ont été assurées par des experts africains expérimentés dans les domaines ciblés. Comparativement aux années antérieures où les formations avaient une certaine tendance répétitive d’une plate-forme à l’autre, les formations réalisées en 2016 ont été plus diversifiées et plus concrètes.
Les sessions réalisées ont porté sur les thématiques suivantes :
« Costing and pricing » (coût et facturation des prestations) – 1 session
Management d’équipe – 1 session
Concept et stratégie de collecte de fonds privés - 2 sessions
Mise en œuvre et opérationnalisation d’une démarche de management des connaissances – 1 session
Management par la qualité – 1 session
Elaboration et montage de projets conformément aux lignes directrices des bailleurs de fonds (dont l’Union Européenne) ; - 2 sessions
Communication externe - 1 session
Place et rôles de la gouvernance - 1 session
Redevabilité des organisations de développement – 1 session
Ces 11 sessions ont été réalisées au bénéfice de 150 cadres pour 605 H/J.
Dans ce cadre certaines plates-formes nationales (Bénin, Tchad) ont inscrit leur formation sur la stratégie de collecte de fonds privés dans un processus d’appui accompagnement par des consultants qualifiés en vue de capitaliser à termes les expériences acquises pour mettre en place ultérieurement des actions plus structurantes. 2.6. Rencontre entre acteurs Le 22 avril 2016, l’Alliance Internationale de Développement et de Recherche a organisé à l’Hôtel des Arts et Métiers à Paris, une rencontre « speed dating » à l’intention de partenaires français, acteurs de développement au Sud. Cet évènement s’est déroulé en trois séances :
Présentation en plénière de l’AIDR (réseau régional et plates-formes nationales), description des activités (recherche-développement, management des connaissances, renforcement des compétences, diagnostic organisationnel et planification stratégique) ;
Rencontres individuelles (« Speed Dating ») entre des cadres dirigeants de l’AIDR (27 cadres présents d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique Centrale et de Madagascar) et les participants à la réunion (ONG du Nord, pouvoirs publics, bailleurs de fonds, entreprises, collectivités territoriales) ;
Partage en plénière sur les orientations stratégiques et les objectifs de développement du réseau et des plates-formes nationales AIDR pour les années 2017-2020.
Cet évènement, qui a mobilisé plus de 80 acteurs de développement, a été ouvert par M. Nakpergou, représentant S.E. Monsieur l’Ambassadeur du Togo en France. Il a été sponsorisé par l’AIDR (fonds propres, fonds AFD) et le réseau « Paris Entreprises » (RNE).
Après la cérémonie d’ouverture (mot de bienvenue de l’AIDR par Komi Abitor, Président, et le discours prononcé par le représentant de l’ambassadeur du Togo en France, les participants se sont dirigés vers un grand « double salon » aménagé pour une séance de speed dating. L’objectif était de permettre à toutes les organisations de l’AIDR présentes de rencontrer un maximum de partenaires que ce soit des entreprises, des ONG, des fondations, des collectivités territoriales, des bailleurs de fonds, etc ; les organisations de l’AIDR, regroupées par pays, disposaient chacune d’un espace bien identifié, leur permettant de déployer leurs documents de communication et de recevoir des visiteurs. Toutes les vingt minutes une cloche sonnait pour inviter les visiteurs à changer d’interlocuteurs.
Ce grand salon, qui semblait très spacieux quand il était vide, soudain s’est rempli et semblait être devenu une « ruche ». Les visiteurs se renseignaient pour aller voir en priorité les organisations de tel ou tel pays, ou de telle ou telle activité. « Où sont les organisations qui travaillent dans le domaine de l’agriculture, de la protection de l’environnement, de l’insertion professionnelle, de la santé, de l’éducation, de la microfinance ? etc. ». D’autres faisaient un tour systématique et complet de toutes les organisations, l’air décidé à tirer profit de toutes ces rencontres. 3. Estimations chiffrées des groupes cibles mobilisés en précisant leur nature
Suite à l’admission de 4 nouvelles structures à l’AG d’octobre 2016 à Cotonou et à l’élargissement du réseau dans un nouveau pays qui est le Congo Brazzaville, l’AIDR comprend 33 structures membres implantées dans 10 pays d’Afrique et en France, 6 plates-formes nationales (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Sénégal, Tchad et Togo) et une cinquantaine de « structures associées ». Les nouvelles structures qui ont fait leur admission à l’AIDR sont : Forum des jeunes entrepreneurs du Congo (Fjec) ; Médecins d’Afrique (MDA) du Congo ; CONCEPT du Sénégal ; Association Malienne d’Eveil au Développement Durable (AMEDD) du Mali.
Le Forum des jeunes entrepreneurs du Congo est spécialisé dans l’appui à l’insertion économique et sociale par la promotion des initiatives individuelles et collectives ;
Médecins d’Afrique a pour mission de promouvoir les soins de santé primaires en Afrique avec une attention particulière sur le couple mère-enfant ;
L’Association Malienne d’Eveil au Développement Durable œuvre pour l’amélioration du cadre de vie et des conditions d’existence des populations en vue de leur autonomisation à travers l’initiation de projets de développement durables ;
CONCEPT contribue au développement des initiatives à la base, de l’expertise, de la reconnaissance et de la participation des acteurs au choix des politiques et programmes de développement ; et appuie les secteurs porteurs tels que l’artisanat et l’agro-alimentaire.
4. Analyse et commentaire sur le niveau de réalisation des activités prévues (tableau page 7 à 13)
Pour pouvoir finaliser l’ensemble des activités programmées sur la tranche 3 du projet (octobre 2015- septembre 2016), l’AIDR a sollicité auprès de la DPO, une période de 6 mois de prolongation d’octobre 2016 à mars 2017.
Cette prolongation a été acceptée par la DPO (Avis de non-objection) et a permis en particulier de mener les activités suivantes :
extension du réseau régional au Congo Brazzaville et admission de quatre nouvelles structures à l’AIDR
organisation de l’atelier de formation sur le SBS
atelier bilan de l’accompagnement par CERISE de 6 structures dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur plan de gestion des performances sociales,
réalisation de formations opérationnelles par les PFN,
conduite d’études préalables et d’expertises de renforcement organisationnel au profit des membres.
Ainsi, la quasi-totalité des activités prévues dans la tranche 3 du projet ont été réalisées à l’exception d’un séminaire en management des connaissances prévu à Dakar. 5. Actions spécifiques réalisées en matière de prise en compte du genre et d’égalité hommes/femmes Le réseau n’a pas mené directement d’actions spécifiques en matière de genre. Toutefois, suite à l’atelier de formation des cadres et dirigeants de l’AIDR en avril 2015 sur « une meilleure prise en compte du genre et de l’égalité hommes/femmes dans la gestion des projets de développement », les structures membres ont mieux intégré dans leurs actions la dimension genre. Les termes de références des missions de suivi des PFN par le Secrétaire Exécutif ont cherché à apprécier la valorisation des acquis de cette formation par les structures bénéficiaires. 6. Actions de valorisation et de communication des données au projet La communication revêt une importance capitale pour l’AIDR qui dispose de 2 outils pour rendre visible ses actions : le site web (www.aidr.org) et la plate-forme management des connaissances UNGANA (www.ungana.org). Sur le site AIDR, sont publiés pour chaque structure membre les rapports d’activités, les comptes certifiés, la liste des projets, et le profil des dirigeants ; sont également publiés les programmes, les rapports d’activités et les actualités du réseau. Depuis l’ouverture le 1er septembre 2015 de la plate-forme management des connaissances UNGANA au grand public, le site est régulièrement visité par des acteurs de développement : 49.207 consultations. Au cours de la troisième tranche, 15 nouveaux documents ont été publiés sur le site UNGANA. Liste des nouveaux documents publiés sur UNGANA par ordre de date décroissante : 1. Termes de référence d’une étude préalable sur l’extension du crédit solidaire dans le sud-ouest du Cameroun 2. Spatialisation des enjeux environnementaux en Alibori : Retour d’expérience. 3. Des cliniques mobiles comme stratégie de lutte contre la malnutrition dans les zones d’accès difficiles au Tchad : cas de la région de Wadi Fira 4. Projet de territoire intercommunal – Retour d’expériences du groupement intercommunal des Collines au Bénin 5. Le développement économique des territoires : principes, méthodes, pratiques et outils 6. Etude de faisabilité sur la transformation d’un centre de prise en charge des PVVIH en un centre médico-social - Bénin 7. Contractualisation des relations entre mutuelles et formations sanitaires - Tchad 8. Guide d’élaboration de stratégie territoriale de développement durable - Togo 9. Promotion d’une sexualité responsable au profit de jeunes artisans dans la commune de Savalou - Bénin 10. Analyse situationnelle en vue de l’amélioration de l’offre de soins primaires dans la commune de Bouake - Côte d’Ivoire 11. Capitalisation de la démarche d’animation territoriale des partenaires béninois et malgaches - Région Picardie (Haut de France) 12. Diagnostic organisationnel et élaboration du plan de développement à moyen terme d’une ONG de microfinance - Cameroun 13. Manuel du Budget Participatif - Concepts, méthodes et outils pour suivre la décentralisation et améliorer la gouvernance locale - Cameroun 14. Etude de faisabilité - Mutuelles sociales sur des chaines de valeur commerciales agricoles - Filière cacao - Côte d’Ivoire 15. Développement économique local - Guide méthodologique à l’usage des élus locaux africains
IV/ Conclusion de la période écoulée
1 . Conclusion de la période écoulée et appréciation globale concernant l’évolution du projet et le degré de réalisation La mise en œuvre du projet d’octobre 2015 à mars 2017 marque la fin de la première phase de ce projet. Cette dernière tranche de 18 mois a permis de consolider les acquis des 2 années précédentes du projet par rapport à : l’élargissement du réseau ; le développement et le renforcement des PFN ; la fourniture de services techniques diversifiés aux membres du réseau ; l’accompagnement technique et financier des membres dans la réalisation des études et des expertises de renforcement organisationnel. Au terme de la période écoulée, l’effectif des membres du réseau est passé de 28 à 33 tandis que le nombre de pays d’implantation du réseau en Afrique est passé de 9 à 10 avec l’admission au sein du réseau de 2 nouvelles structures du Congo Brazzaville. L’analyse prospective de la place, des rôles et des stratégies de développement des PFN dans les pays d’implantation du réseau a servi de cadre pour apprécier les forces et les faiblesses des PFN et a permis de définir de nouvelles orientations pour leur renforcement. 2. Le cas échéant, impact mesurable des actions par rapport aux objectifs fixés, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, de l’impact environnemental, de prise en compte du genre et de l’égalité hommes/femmes Au terme de la tranche 3 du projet, le réseau a conclu 2 accords de reconnaissance officielle avec le Togo et le Burkina Faso. Trois autres dossiers de reconnaissance sont en cours (Bénin, Cameroun, Sénégal). Les structures membres de 6 PFN participent de manière régulière aux activités de fédérations d’ONG et aux réunions stratégiques de leurs ministères de tutelle dans la perspective de s’articuler avec les politiques sectorielles. Six structures membres du réseau dans 3 pays sont engagées dans le processus de mesure de leurs performances sociales et dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion des performances sociales. Le réseau a organisé un atelier de bilan et de partage entre tous les membres des conclusions de ces 6 études sur les performances sociales (avec l’appui de CERISE). Le réseau a organisé un forum international d’échanges sur le thème « l’Économie Verte et le Développement Durable : Rôles et Pratiques des ONG ». Des communications sur 8 études de cas portant sur des expériences de l’AIDR ont été présentées et débattues sur 3 thématiques : (i) Agro-écologie, protection des sols et biodiversité ; (ii) Traitement des déchets et habitat ; (iii) Gestion durable des ressources en eau et énergies renouvelables.
3. Le cas échéant, principales difficultés rencontrées en cours d’exécution Les principales difficultés rencontrées se situent à 3 niveaux : Le fonctionnement de certaines PFN n’est pas totalement satisfaisant parce que les membres ont trop de charges de travail et ne peuvent faire face à celles de la PFN. Les conflits de calendriers des membres limitent également le niveau et la qualité de l’exécution de certaines activités de ces plateformes. Par ailleurs, la dispersion géographique des structures membres comme au Bénin, au Burkina et au Togo constitue un frein à une participation régulière aux activités de la PFN. Il faut aussi noter un manque actuel de clarté sur les relations avec les structures associées et le rôle possible des PFN dans la dynamique des organisations faîtières. Le temps consacré au fonctionnement de l’AIDR et de la PFN est jugé peu soutenable par certains responsables d’organisations membres qui sont réellement surchargés : les rencontres et les échanges avec le Secrétaire exécutif, la conception et la mise en œuvre des activités du plan d’actions de la PFN, les différentes missions, la préparation des sessions semestrielles de l’AIDR, la mobilisation des structures associées et des faîtières sont autant de « contraintes » qui limitent le bon fonctionnement du réseau. Certaines structures ont de réelles difficultés de mobilisation de ressources financières pour mener leurs activités. Cette situation rend parfois difficile le paiement à temps de leurs cotisations annuelles (bien qu’en final toutes les structures paient effectivement leurs cotisations. 4. Le cas échéant, actions de capitalisations et/ou de plaidoyer réalisées Les membres de l’AIDR qui s’inscrivent dans la logique de gestion de savoir sont très engagés dans la capitalisation d’expérience et la production de documents et outils de travail qui sont publiés sur le site UNGANA. C’est d’ailleurs l’un des grands atouts qui font la notoriété de l’AIDR. Chaque année, l’AIDR organise au moins un atelier de formation de ses cadres et dirigeants en management des connaissances assortis de plans d’action. Les actes du Forum international d’échange de Lomé sont publiés sur le site AIDR. 5. Le cas échéant, état de la mise en œuvre des engagements particuliers tels que spécifiés dans la convention (paragraphe 6) Les engagements contractuels avec la DPO ont été respectés dans leur ensemble.
V/ Principales modifications, réorientations, reports, nouveautés prévues pour la tranche suivante
Le programme d’activités de la tranche 3 n’a pas connu de modifications en termes d’activités réalisées en dehors de la durée de la tranche qui a été prolongée de 6 mois soit jusque fin mars 2017, après accord de la DPO (ANO).
Partant des conclusions de la phase 1, des recommandations de l’évaluation de la qualité des services rendus par l’AIDR à ses membres réalisée en 2015 et de l’étude prospective sur la place et les rôles et stratégies de développement des PFN réalisée en 2016, le réseau a défini un programme pour une seconde phase (2017-2020) « Démultiplication et renforcement de la place et du rôle du réseau régional et des plates-formes nationales AIDR à travers leur professionnalisation dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique Centrale et à Madagascar ».